C’est quoi le féminisme ? PART I

28 Oct 2021 | féminisme

J’avais envie de parler un peu de ce sujet, parce qu’il me tient à cœur, et que je vois bien que ce qui paraît évident dans mon cercle de bonnes femmes hysteros (humour) ne l’est pas, mais alors PAS DU TOUT pour le reste de la planète (j’exagère à peine).

Alors il est temps de mettre les points sur les pendules à l’heure.

 Le féminisme, c’est une façon de réfléchir à notre société. De comprendre que des choses qui nous paraissent évidentes et naturelles ne le sont pas, mais sont le fruit de la société dans laquelle on vit. C’est une façon de se déconstuire, de comprendre de quoi on est fait, pourquoi on pense comme on pense et si cette façon nous convient. Ou Pas ?

 C’est quelque chose que j’ai appris en voyage, quand tu te rends compte que ta façon de penser, qui te semble évidente et universelle, est remise en cause par la façon de pensées des autres, qui est elle aussi naturelles et évidentes pour eux mais pas du tout pour toi !

 Et quand on commence à réfléchir à tout ça, c’est assez vertigineux. En tout cas moi c’est comme ça que j’ai commencé à y penser (bon, j’ai été élevé par une maman féministe donc ça aide), et plus j’avance dans cette réflexion, plus je la trouve passionnante.

 Le sujet est infini, et je ne suis pas là pour écrire un roman, mais voilà déjà quelques points pour commencer…

texte feminisme

 Les histoires

 

Ça commence tout jeune en fait. Les contes de fées. Donnez moi UN exemple de prince sauvé par une princesse ? Alors ? J’attends ! Ben oui, depuis qu’on est petite, on est conditionnées à être sauvées par un homme parfait, sans qui on ne fera rien de notre vie. On sera même bien contente qu’il nous embrasse alors qu’on est a moitié morte endormie. Ça paraît inoffensif juste comme ça, mais en fait c’est la répétition, depuis des centaines d’années, et à longueur de temps, qui s’incruste vicieusement dans notre inconscient collectif et qui fait de nous de petites choses fragiles attendant d’être sauvées (ah bon?)

Les films, les contes, les chansons, toute notre culture valorise la femme qui a trouvé sa moitié. Mais sa moitié de quoi ? Moi je me sens complète comme je suis déso pas déso, pas toi ? Je suis pas un playmobil qu’on pourrait diviser en petit bout et qui voudrait plus rien dire une fois démonté.

Et c’est très triste parce que cette relation finalement écrase toutes les autres, l’amitié, la famille, alors qu’elle est plutôt une autre forme d’amour, ni plus ni moins belle.

La peur de finir vieille fille à chat est bien ancrée, mais finalement, est-ce si pire ? Est ce qu’on ne peut pas être heureuse non pas seule, mais bien entourée, sans forcément avoir le kit complet maison-mari-enfants-kangoo ?

 Le patriarcat

 

En fait tout est relié à cette fameuse histoire de patriarcat. Cette idéologie qui prend réellement forme à la Renaissance, avec des types fameux comme Descartes, qui déclarent que la raison est la seule forme d’intelligence, et que c’est l’homme bien sûr qui la possède, la femme étant trop émotive (wtf?). Et c’est parti pour 200 ans de chasse aux sorcières, un véritable féminicide (les chiffres oscillent entre 50 000 et 100 000 femmes torturées et tuées dans toute l’Europe).

Les raisons avancées par les chercheuses ? La médecine se développe, et ce sont les hommes qui s’emparent du savoir. Il s’agit donc de supprimer tous les savoirs ancestraux détenus le plus souvent par les femmes (soins par les plantes et accouchements en particulier). Exit les connaissances acquises depuis des millénaires, place à la raison pure et dure, c’est si efficace de soigner avec des saignées et de mettre des instruments chelou dans le vagin des femmes pour les faire accoucher….

Le patriarcat finalement, c’est juste un modèle de société à faire sauter…

 

sorcière

 Le mythe de la virilité

 

Parce qu’on a besoin des hommes dans ce combat. Ce mythe du mâle dominant, bien sûr qu’il oppresse aussi les hommes, et pour moi le féminisme doit aussi prendre en compte cet aspect là. « Un garçon ça ne pleure pas », « pourquoi tu joue avec les barbies de ta soeur », « soit fort » , « ça fait pas mal, c’est rien ».

Mais merde ! Pourquoi les hommes devraient toujours retenir leurs émotions. Est-ce que ça ne casse pas un truc chez eux aussi ? Combien de petits garçons sensible, ou juste pas bagarreur, se sentent écrasés par ces injonctions et transforment tout ça en colère ? Pourquoi n’ont ils pas le droit eux aussi d’être fleur bleue, d’aimer se maquiller, ou juste d’être eux même, pas le mâle alpha qui doit être en perpétuel compétition avec les autres, prêt à conquérir le monde.

Si on leur laissait plus d’espace pour s’exprimer, le patriarcat disparaitrait de lui-même j’en suis persuadée.

Alors j’entends parfois qu’on se prend la tête pour beaucoup de choses, qu’avant on ne se posait pas toutes ces questions… Ba ouais mais avant c’était naze.

Et c’est bien parce que les êtres humains se battent pour que les choses nazes changent qu’on évolue. Se remettre en question, remettre en question la société dans laquelle on vit pour peut-être y amener plus de bien-être, de confort pour tous, ça ne me paraît pas du luxe…. Je sais, y a encore du boulot. Je sais y a des trucs bien plus grave qui se passent dans le monde, mais à moi toute seule je n’arrêterais pas la folie humaine.  Tout ce que je peux faire, c’est planter des petites graines dans les esprits autour de moi, et ça me paraît déjà pas mal comme mission 😉

 Finalement le féminisme, pour moi, ce n’est pas la haine de l’homme, ou la supériorité de la femme, ou tous ces trucs que j’entends à droite à gauche.

 Non, le féminisme, c’est se battre contre une société qui a décidé que l’homme méritait mieux que la femme. Que l’homme devait correspondre à un certain type pour être « un homme un vrai ». Que la parole de l’homme est prise plus au sérieux que celle de la femme. Que l’homme a encore et toujours des privilèges, sans même qu’il s’en rende compte. Que l’homme a encore le droit de violenter, d’agresser, d’écraser une femme en toute impunité (coucou les « comment t’étais habillée », « il ne faut pas confondre l’homme avec l’artiste », etc…)

 Je suis tout à fait consciente que c’est ma façon de voir les choses, mon filtre à travers lequel je regarde la vie, je ne cherche pas à imposer mon point de vue à qui que ce soit, juste à poser des questions et à tirer un fil….

La prochaine fois on parle du rapport au corps ?

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Voici quelques idées lecture :

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